Poutargue ou Boutargue ?

Quel que soit le nom qu’on lui donne, on va en P et on reste bouche B face à cette poche oblongue aux reflets orangés.

Oeufs de poisson séchés et salés, c’est la traduction à rallonge du laconique mot copte originel, outarakhon.

Historiquement, c’est du mulet.

Pas le croisement entre un âne et une jument.

Le vertébré aquatique qu’en Provence on appelle muge, ce qui fait bien rigoler les minots. En argot marseillais, muge, c’est aussi le zizi. Il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent. La poutargue, pas le zizi. Enfin. Il y a surtout ceux qui connaissent la poutargue des Trikalinos et les autres. Originaire d’Etoliko, au bord de la lagune de Missolonghi, la famille perpétue depuis 1856 l’art ancestral de l’avgotaraho (poutargue en grec). Zafeiris est aujourd’hui l’héritier de ce savoir-faire unique.

Ni conservateurs ni additifs, des œufs et un peu de sel, la nature et rien d’autre.

Ah si, la quintessence du goût de la mer. Ulysse a fui l’appel de la chair, de la vanité et de l’orgueil. Nous, on serait plutôt du côté d’Oscar Wilde : « le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder ». Délivrez-vous, la poutargue Trikalinos vous le rendra.